mercredi 15 avril 2020

Coincés au douzième étage (psychédélisme et déveine) : Power Plant (1968)




Pas de bol! On peut dire que certains n'ont pas de chance. Prenez George Kinney d'Austin, par exemple, Voilà un gars qui aurait dû se faire une jolie réputation par sa contribution à la vie pleine de sève de la scène psyché-garage texane des sixties.

Ami de Roky Erickson, son camarade de classe, un temps dans le même groupe, les Fugitives, à leurs dix-sept ans, George avait suivi l'évolution du groupe le plus aventureux de la région (et de toutes les régions). Le sien, Golden Dawn, se mit aussi à jouer, en 66 un rock cintré et habité, d'une eau très voisine à celle de leurs camarades du 13th Floor Elevator. Evolution ne déparerait certainement pas sur un de leurs disques, avec ses clochettes tirées d'où ne sait quel noël sous acide en place de la divine cruche électrique:

Golden Dawn "Evolution" (1967/1968)


Les choses avaient pourtant commencé à ne pas trop mal se goupiller. Roky Erickson leur avait trouvé un label et, en 1967, ils enregistrent leur seul et unique opus, Power Plant, dix titres bourrés d'énergie dissonante et de théories fumeuses.

Golden Dawn "My Time" (1967/1968)


Le hic, c'est qu'au lieu de sortir immédiatement la galette, le label fait de la rétention et garde le corpus delicti de longs mois dans ses cartons. Quand, Power Plant paraît enfin. Cela fait déjà un an que Easter Everywhere, le disque jumeau du Thirteenth Floor Elevator est sorti. Golden Dawn apparaît alors comme un groupe de suivistes opportunistes. "ça nous a tué! C'est comme dans un scandale sexuel, l'accusation suffit à vous discréditer", se souvient George Kinney (voir son interview ici). C'était injuste, si les Elevators étaient bien les pionniers, Golden Dawn venait juste après. Le groupe ne s'en est pas remis. Il avait pourtant produit au moins une bombe parmi les plus explosives du genre :

Golden Dawn "Starvation" (1967/1968)


George Kinney n'en resta pas moins ami de Roky Erickson, écrivit des romans, puis après la réédition de l'album maudit relança le groupe en 2005, mais c'est une autre histoire. Toute en sourdine.

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