lundi 24 novembre 2014

Rock'n'roll soudanais : Sayed Khalifa


Pur bonheur que ce rock'n'roll soudanais! On ne sait pas trop en quelle année ça a pu être enregistré - vers 1960 peut-être... Mais Sayed Khalifa, ça balance, avec un petit côté Nouvelle-Orléans, non? Quant au chanteur, ce fut une star au Soudan, en Egypte, dans le monde arabe en général et dans toute une partie de l'Afrique avant de voir l'iconoclasme islamiste lui gacher la vie (et détruire par exemple les bandes de ses chansons d'amour à la radio nationale) en même temps qu'il saccageait son pays. Au moment de l'indépendance, le Soudan était un des plus riches pays d'Afrique, on a du mal à s'en souvenir... Mais foin de déploration, écoutez donc ça.

Sans oublier de rendre hommage au blog Phocéephone sur lequel on a trouvé cette merveille.

samedi 22 novembre 2014

Humeur hawaïenne : King Nawahi Hawaiians

Humeur hawaïenne ce matin : harmonie et dissonance, mélancolie feutrée et nostalgie tenace. Rien de mieux alors qu'un morceau de King Benny Nawahi pour tenter de se mettre à l'unisson de ses propres cordes et discordes. King Benny est un des trois grands de la steel guitar qui fascinent le monde de l'entre-deux-guerres avec Sol Ho'opi et Sam Ku West. Le 3 novembre 1931, il enregistre quelque part aux Etats-Unis "I Want To Dream By The Old Mil". Dans le genre sublime.


PS : La photo coloriée est empruntée à un blog consacré à la famille de musiciens et de facteurs d'instruments du début du siècle, les Knutsen, spécialistes de la harp guitar (comme celle du mec à gauche de la danseuse ; King Benny est ici avec une mandoline, pour changer) et fournisseurs attitrés des Hawaiens en vogue. Des instruments magnifiques, de très très belles photos à voir ici.








dimanche 16 novembre 2014

Timbré (la Grèce) : Tzeni Vanou (Τζενη Βανου)

 
Nous ne prétendrons pas que tout soit absolument digeste sur l'album que Tzeni Vanou a commis en 1968 mais, comme chez d'autres grandes stars de la pop internationale, la production à haute valeur calorique de l'époque accompagne quelques réussites à ne pas dédaigner. Puisque décidemment, nous ne sommes pas au régime, nous vous en proposons trois aujourd'hui : un slow qui tue, la plus funk des chansons du hit parade grec de l'époque (du moins on imagine) et un morceau assez épatant démarqué de près des productions de Burt Bacharrach. Si vous êtes curieux et que vous savez lire le démotique, des informations vous attendent (sur un blog dyslexique qu'on se promet d'explorer).
Tzeni Vanou



jeudi 13 novembre 2014

Enzo Carella, Khana Mai Sak et la crême de la crême des compils (2)

C'est à ça qu'on reconnaît les amis vraiment prévénants : ceux qui vous indiquent le spot à compils ultime (le blog du siècle de la semaine comme on dit dans les magasins de disques de Clermont-Ferrand). Et comme on est partageux à La Cellule d'Ecoute, on vous fait immédiatement profiter du plan : ça se passe donc sur le blog Tristes Humanistes (tristes humanistes : quel drôle de nom! oui : pourquoi pas libellule ou papillon?), blog alimenté par un certain Luke Warmcop, par ailleurs membre du groupe Guess What - Luke Warmcop, on te baise les pieds! Les habitués du blog ne seront pas tout à fait perdus mais dépaysés quand même, faites-nous confiance. C'est souvent incroyable comme sur la pseudo-cassette intitulée "What The World Need Now etc." prise au hasard parmi la profusion compilatoire, dont on extrait pour vous les deux pépites suivantes.




La première vient d'Italie avec un chanteur à moustache des mieux calibrés : Enzo Carella. On est en 1977 mais vous ne risquiez pas vraiment de vous y tromper...




La seconde est thaïlandaise. Elle se trouve initialement sur un cassette dont on ne sait à peu près rien... Fin des seventies? Début des eighties?... Le seul endroit où on en parle, je crois bien que c'est ici. Moi, ça me file la même euphorie synthétique que la précédente. Puis aussi, je sais pas pourquoi, j'ai l'impression qu'ils chantent hollandais... Je sais que je suis un des rares amateurs des sonorités de la langue batave mais ça me plait beaucoup ce thaï simili-néerlandais. A vous de voir.




dimanche 9 novembre 2014

Mambo à Paris : Raul Zequeira



Achetez des disques au hasard, achetez, achetez, il en reste souvent quelque chose, comme disait papa Danton. On peut par exemple découvrir un type comme Raul Zequeira, un Cubain installé à Paris, où il a intégré un temps le groupe de Stéphane Grapelli avant de revenir à des choses plus tipicas. Comme toujours quand il s'agit de musique latina, il est très difficile d'obtenir des indications bien précises. Disons que sur la galette chinée il y a d'excellents morceaux, avec une touche venue des Antilles françaises bien perceptible. Oyez donc :


Comme beaucoup des enregistrements de cet ami de Tito Puente ont été faits à Paris, il n'est pas impossible que vous tombiez sur eux : n'hésitez pas. Et pour achever de vous convaincre, allez voir une improbable version chachacha d'une chanson de salle de garde parmi les mieux connues sous nos longitudes. C'est la BnF qui paye sa tournée de gaudriole!






mercredi 5 novembre 2014

Le Texas Twist et la crême de la crême des compils

Ernie Fields, joueur de trombone émérite, a créé un big band dans les années 30 écumant notamment l'Oklahoma et le Texas non sans obtenir un certain écho national. Il délaisse ensuite le jazz pour le R'n'B avant de connaître tardivement à cinquante-cinq balais un succès inespéré avec une version mambo du vieil "In The Mood" de Glenn Miller (sur un malentendu rien moins qu'énorme : voyez l'excellente notice ici). Son groupe (ou plutôt le groupe qui évolue sous son nom) produit alors quelques-uns des instrumentaux rock les plus imparables et ce n'est pas si étonnant avec Earl Palmer à la batterie ou le génial René Hall à la guitare. Exemple : ce "Texas Twist" aussi connu sous le nom de "Teen Flip".


Carrière protéiforme que celle de Fields donc mais pas autant que la compil extraordinaire sur laquelle nous avons repéré le morceau! Il s'agit du volume 51, oui 51! d'une série intitulée A New Kind Of Mambo. Un certain Johnny Q, vénéré sur ce blog, a en effet rassemblé en plus de 50 volumes (53 désormais) la preuve que la musique latine est une des sources principales de toutes les musiques populaires contemporaines, notamment du rock'n'roll et de ses dérivés. Evidemment à la Cellule, on n'en doutait pas un seul instant mais allez donc voir ces formidables anthologies (tout récemment rechargées sur le blog Twilight Zone!) : c'est encore plus jouissif qu'irréfutable. Johnny Q est grand!

http://twilightzone-rideyourpony.blogspot.ch/2014/09/harlem-in-habana-new-kind-of-mambo-vol.html