C'est un minuscule îlot culturel et linguistique que la Cellule vous invite à visiter aujourd'hui : celui que représente les Caréliens installés dans la région de Tver (entre Moscou et Saint-Pétersbourg) depuis le XVIIe siècle (ils fuyaient alors l'invasion suédoise et les conversions au luthérianisme qu'elle impliquait). Ces Caréliens qui furent jusqu'à 150 000 au siècle dernier ne sont plus qu'une quinzaine de milliers à avoir conservé l'usage de la langue, proche cousine du finnois. Nos guides seront les gens de l'étiquette moldave, Antonovka Records dont le catalogue ouvre de merveilleux horizons aux oreilles avides de découvertes. En 2019, ils ont parcouru les villages de la région de Tver à la recherche des particularités musicales de cette petite minorité carélienne en cours d'absorption. En 2020, il en ont fait un très beau disque.
L'instrument phare de ce voyage est le merveilleux kantélé (dont nous avons déjà parlé ici). Les migrants du XVIIe siècle ne l'avaient pas emporté avec eux (pas sûr qu'il existât à l'époque) mais leurs descendants ne l'ont pas moins adopté à l'exemple de leurs cousins de la péninsule scandinave.
Deux morceaux interprétés par les adolescentes de l'ensemble Vihmane pour commencer. Le premier pour célébrer un mariage, le second intitulé les "cloches de Konevets".
Ensemble Vihmane "Suad'ban virži" (2019)