dimanche 27 décembre 2020

Décollage imminent : un tour dans les airs avec les Brown's Ferry Four

 

 Nous sommes en 1947 et les Delmore Brothers ont l'excellente idée de s'associer avec Merle Travis et Grandpa Jones pour enregistrer quelques morceaux de gospel. Super-groupe de circonstance armé mieux que personne pour vous faire quitter l'attraction terrestre. Vérification immédiate :

Brown's Ferry Four "I'll Fly Away" (1947)

 





samedi 19 décembre 2020

Pur classique, pur plaisir (un 45 T parfait de 1958) : Little Walter "Key To The Highway/Rock Bottom"

 

Aucune rareté sous le sapin aujourd'hui, seulement un pur classique hérité de Big Bill Broonzy, que Little Walter reprend en guise d'hommage peu après la mort de ce dernier au mois d'août 1958. Nous sommes à Chicago dans les studios Chess et c'est peu de dire qu'il y a du beau monde derrière Little Walter : Muddy Waters, Luther Tucker, Otis Spann, Willie Dixon et George Hunter (ou Francis Clay).

Little Walter - Key To the Highway (1958)

Et sur l'autre face, c'est peut-être encore mieux. Un instru complètement distordu où l'harmonica de Little Walter rivalise avec la guitare de Muddy Waters pour la plus grande jubilation de vos oreilles. Car, oui, l'autre "Rock Bottom" est aussi grand que celui du sieur Wyatt.

Little Walter "Rock Bottom" (1958)





mercredi 16 décembre 2020

Une étrange merveille : le guitariste Harry Taussig (1965)

 

Voici un trésor tout ce qu'il y a de mieux caché. Le guitariste Harry Taussig ne fit qu'un album extrêmement rare dans les sixties (en 1965), puis participa à une compilation tout aussi peu répandue (en 1967) qui réunissait la fine fleur des défenseurs de l'American Primitive guitar : John Fahey, Robbie Basho, Max Ochs ainsi que le bluesman Bukka White. Il ne laissa ensuite plus aucune traces enregistrées avant 2012, date à laquelle il sortit discrètement d'un si long silence. Or "Fate is Only Once" est un album magnifique et sur ce disque la chanson qui porte le même nom et clôt le disque est une merveille en équilibre perpétuellement instable que la Cellule se fait un devoir de mettre au plus vite entre vos oreilles.

Harry Taussig "Fate Is Only Once" (1965)




mercredi 9 décembre 2020

Calendrier de l'Avent 9 : Les chorales de Sacred Harps

 

Aujourd'hui, c'est Alan Lomax qui nous emmène au fond de l'Alabama à l'occasion d'une étape saisissante de son grand voyage dans le sud des Etats-Unis de 1959-1960. L'ensemble des chanteurs amateurs qu'il a enregistré formaient une chorale spontanée qui n'a pas pris de nom particulier mais leur réunion eut lieu lors de la 56e Convention Annuelle de l’Association Musicale de "Sacred Harp" à Fyffe dans le comté de Dekalb, le 9 décembre 1959. La première convention remontait, si je ne m'abuse, à il y a pile 117 ans, ce qui ne nous rajeunit pas. Et ce qui nous rajeunit encore moins, c'est que le morceau, lui, date de 1783. Je vous laisse faire le calcul mais l'arrière-grand-mère de votre arrière-grand-mère n'était peut-être pas encore née. Foin des nombres, laissez-vous entraîner par ce chant hors d'âge célébrant les bergers de Bethléem, qui a emmagasiné de l'énergie pour plusieurs générations. On pourrait se croire dans les Balkans ou dans les Alpes. On ne sait pas à quelle époque. Tout s'embrouille! Exaltation!

Sherburne (1959)