Nous sommes au tournant des années 50, mais ce n'est pas l'éclosion du be-bop qui obsède les jazzeux de Bulawayo, le cœur économique de la Rhodésie du Sud. Finalement La Nouvelle-Orléans est bien plus proche des townships de la ville industrielle du futur Zimbabwe que New-York et tout le clinquant de sa modernité, comme vous vous en apercevrez sans peine avec ce premier morceau du Los Angeles Orchestra :
Cependant la figure centrale de la scène locale est le saxophoniste August Musarurwa qui dirige un groupe au nom long comme un trombone (prenez votre souffle) : il s'agit du African Dance Band of the Cold Storage Commission of Southern Rhodesia. Et de cette chambre froide va sortir une des musiques les plus chaudes du début de années 50 que nous vous présentons d'abord avec ce morceau :
Le jazz de Bulawayo comme son grand-cousin tutélaire originaire de la ville du Croissant se mâtine facilement d'influences cubaines. Tout d'un coup, des fourmis vous cavalcadent dans les guibolles et vous avez irrépressiblement envie de défiler pour ce carnaval imprévu d'Afrique australe :
Et maintenant que vous êtes en jambes, vous êtes peut-être prêts à faire aussi fonctionner vos éninges et à vous souvenir qu'en fait vous connaissiez depuis longtemps August Musaruwa et son African Dance Band of the Cold Storage Commission of Southern Rhodesia parce que ce sont les auteurs d'un hit interplanétaire Skokiaan, dont nous reparlerons au plus vite, mais que nous vous mettons d'ores et déjà entre les feuilles. Ce premier enregistrement serait de 1947 mais rien n'est sûr :
On vous conseille chaudement la compilation Bulawayo Jazz, sur le label SWP Records, dont sont issus tous les titres de ce post.
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