mardi 27 janvier 2015

Timbré : le Mozambique et le Conjunto Oliveira Muge


J'ai visionné il y a peu le film de Miguel Gomes, Tabu ; un film qui peine à démarrer avant de devenir fascinant quand l'action se déplace du Lisbonne d'aujourd'hui vers le Mozambique des années 60. Comme l'on sait le Mozambique et l'Angola ont connu de terribles guerres de libération dans les années 70 avant de subir des guerres civiles encore plus meurtrières (pas moins de 20% de la population succomba durant deux décennies absolument furieuses). Peu de temps auparavant, l'empire portugais avait connu un court et tardif âge d'or. La dictature de Salazar avait alors conçu le projet de faire fusionner la maigre métropole européenne avec ses prometteuses colonies et se lança dans une fuite en avant desespérée, envoyant des centaines de milliers de colons en Afrique pour réaliser cette extension outre-mer à complet contre-courant de la vague de décolonisation contemporaine. Avant que les choses ne tournent définitivement mal, les Portugais expatriés purent croire pendant quelques années à cette aventure utopique sans équivalent. C'est leurs rêves fracassés que revisite Miguel Gomes dans son film en noir et blanc. Mais arrêtons-nous là pour ce qui est de l'histoire et du cinéma... 



Si la Cellule évoque ce film, comme vous vous en doutez, c'est surtout pour sa bande son : une réussite absolue qui rend puissament les émotions contradictoires d'une époque. La grande découverte est le Conjunto de Oliveira Muge, un orchestre formé par ces récents expatriés des 60's (il existe une page fb à aller voir). Le groupe se distingue par une pop mélancolique d'une grande ingénuité. La chanson utilisée dans le film est une reprise d'un morceau italien, "Cosi Como Viene".


Sur le même single de 1967, on repère une reprise des Electric Prunes et dans la B.O, Mickey Gilley et les Ramones spectorisés de "Baby I Love You", morceau radicalement à sa place comme vous pouvez voir dans cet extrait.


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