mercredi 24 août 2022

cannibalisme et feuilles de ficus : les merveilles du label CAIFE (Quito, 60's)

 

Depuis deux petites années, Honest Jon's Records s'est attelé à la belle tâche de faire découvrir au reste du monde les merveilles jusque-là très parfaitement cachées produites par le label CAIFE, à Quito dans les années 60. Leur dernier disque (un double 33T très richement rempli) est consacré à un artiste brésilien : Dilson de Souza, exilé durant la période de l'autre côté des Andes. Sous le nom de Biluka (ou Biluca), celui-ci illustra l'art peu répandu de jouer avec des feuilles de ficus. Au Brésil, il avait fondé un trio jazz pour donner un écrin à son instrument fétiche qui sonne un peu comme une clarinette naturelle, plus acide que la vraie. Un disque parut chez RCA en 1954, aimablement anecdotique. Mais c'est en Équateur qu'il trouva un accompagnement à la hauteur de sa virtuosité. Le folk andin sophistiqué qu'on cultivait alors chez CAIFE était parfait pour mettre en valeur ses prouesses. Si le résultat sonne bien plus équatorien que brésilien, Dilson de Souza choisit néanmoins de baptiser son groupe d'un nom se référant à son pays de naissance, et en particulier au mouvement cannibaliste, avant-garde qui émergea à la fin des années 20 (voyez une présentation ici). Le résultat est magnifique et aussi neuf à nos oreilles que possible. Deux illustrations seulement suffiront sans doute à convaincre tout le monde. L'inquiétant et funambulesque "Pujili" :

Biluka y Los Canibales "Pujili"

 


Et le très entêtant "Rosa Maria" 

Biluka y Los Canibales "Rosa Maria"


On se procure toutes ces merveilles ici.

 



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