L'autre grand nom de la Biguine Wabap avec Albert Lirvat (dont il était question ici), c'est celui du saxophoniste et clarinettiste Robert Mavounzy (1917-1974). Quant à la Biguine Wabap, c'est toute la tradition antillaise survitaminée à l'orée des années 50 par l'incorporation d'influences venues du be-bop et du jazz afro-cubain. Chauffe, Robert, chauffe! C'est un emblème plus que tonique que vous offre la Cellule aujourd'hui :
Nous sommes à Vera Cruz, à la fin des années 1930. Ce soir, la nuit est délicieusement tiède au bord du golfe du Mexique, la lune fournit le plus parfait des éclairages, le parfum des fleurs tropicales, celui des baisers... C'est un fameux boléro que la Cellule vous propose aujourd'hui.
La Cellule qui ne s'est pas si attardée depuis longtemps du côté du psychédélisme triomphant vous propose un petit détour aujourd'hui dans ces contrées foisonnantes. Commençons par un groupe de très jeunes Écossais descendu à Londres en 1967 ayant gravé deux petits singles et enregistré quelques démos parmi lesquelles on trouve cette pépite sous forte influence des Who.
One In A Million "Man In Yellow" (1967)
L'autre météore du jour est un groupe de Chicago à l'existence aussi éphémère mais qui eut tout de même le temps de réaliser un album paru sur l'étiquette Mainstream. Ce disque est une belle petite chose très recommandable avec plus brillant que les autres ce morceau gorgé d'euphorie :
La vingtaine toute fraiche, Cathy Hamer a enregistré deux disques de façon ultra-confidentiel à la fin des années 70 dont certains morceaux sont réapparus au début de l'année grâce à l'étiquette Numero Group. La chose reste fuyante puisqu'on ne les trouve que sur la toile sans qu'ils aient été dotés d'un nouveau support matériel. Quelques mois plus tôt, un morceau extraordinaire avait été sélectionné pour figurer sur une compilation plus tangible du même label, très recommandable elle aussi : 70s Cosmic American Music. C'est avec cette "Lady Full of Dreams" que la Cellule vous propose de décoller aujourd'hui, une merveille de country délicieusement rêveuse, tout en délicatesse, pleine d'optimisme juvénile et de goût pour l'aventure.
Cathy Hamer - Lady Full Of Dreams
PS : Il y a, semble-t-il, très peu d'images de Cathy Hamer sur les internets. Nous illustrons le post par une sirène pragoise résidante de la Sala Terrena du Palais Wallenstein (phot. EB, juin 2024).
Pas d’aspérités au programme aujourd'hui. C'est la fin de l'été et on prolonge la saison douce comme on peut en plongeant dans la pop synthétique nigériane du milieu des 80's. Oui, fuyons toutes préoccupations moroses avec deux tubes de Dizzy K Falola. On verra bien plus tard pour la suite.
C'est un peu difficile à croire comme ça, mais l'ambiance musicale du premier album des Auteurs, et bien, il semblerait que la première fois qu'on l'ait entendue, ç'ait été dans la maison de Brian Wilson lors des sessions d'enregistrement du merveilleux Surf's Up au printemps 1971. Comme le morceau n'est pas sorti à l'époque, Luke Haynes n'a pas pu l'écouter et encore moins s'en inspirer. C'est par conséquent un cas de plagiat par anticipation d'une très grande pureté. Mais écoutez donc :
The Beach Boys - Sweet and Bitter (1971)
Le titre est signé Brian Wilson et Don Goldberg et c'est Mike Love qui anticipe la voix de Luke Haines de manière très convaincante : la Californie était d'avance habillée pour se transporter sur les bords brumeux de la Tamise.
Ce morceau magnifique figure sur une compilation fourre-tout (Talking Latin) qui ne donne pas la moindre indication sur sa provenance, excepté le nom de la chanteuse : Carmen Torres. Le catalogue de la BnF est un peu plus disert, qui nous permet de savoir que le titre figure sur un 78T enregistré pour l'étiquette Columbia (n° LF219) avec "Granadinas" sur l'autre face et que c'est Jean Borredon le guitariste. On peut déduire des quelques autres enregistrements recensés que Carmen Torres fut une chanteuse lyrique espagnole active à Paris en 1949-1950. And That's all Folks! Si vous arrivez à en savoir plus, faites-nous en profiter! En attendant, laissez-vous bouleverser par cette berceuse perdue dans le vaste océan du quasi-anonymat.