La pochette déjà c'est quelque chose avec cette grosse souche sexy comme une serpillère au premier regard mais en fait assez fascinante quand on se laisse aller au jeu de l'interprétation paréidolique. Le nom est lui aussi lunaire, ridiculement intellectuel peut-être : une variation sur la synesthésie? Et quand on regarde l'autre côté de la pochette, on n'est pas déçu par les titres : Minerve, Morphée, les Destins, Vesta, Mnémosyne, Aurore... toute la mythologie gréco-latine s'est donnée rendez-vous là. Bref, on pourrait bien avoir affaire à un de ces groupes outrageusement prétentieux qui fleurissaient dans cette époque bénie pour les vendeurs de patchouli. Sauf qu'il ne faut pas longtemps non plus, au début du disque, quelques notes de flute tout au plus, pour se dire que, oui, cette ode à Minerve est en fait parfaitement intrigante :
Synanthesia "Minerva" (1969)
En fait, on est perché pas très loin de Donovan, Bert Jansch, Kevin Ayers ou l'Incredible String Band. Et on approuve aussi sans mal que la chanson dédiée à Mnémosyne nous rappelle immédiatement les sommets d'Afghanistan.
Synanthesia "Mnemosyne" (1969)
L'album est une perle méconnue et l'histoire de Synanthesia est bien trop courte avec ce seul disque qui fut un flop retentissant (la brève histoire du groupe est racontée ici). Un tout petit tour mais le rideau est tombé en beauté.
Synanthesia "Just As The Curtains Finally Falls" (1969)
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