mardi 24 mars 2020

A la tête de la Révolution musicale de Guinée Bissau : José Carlos Schwarz


Si l'on vous demandait un seul nom de la musique guino-bisséenne, je parie que vous citeriez le formidable Super Mama Djombo mais le génial orchestre ne fut pas le seul à avoir illustré avec classe la lutte anticolonialiste de ce petit pays dominé jusqu'en 1974 par le Portugal salazariste. Le poète, chanteur, guitariste José Carlos Schwarz fut une des figures saillantes de la culture dans ce pays aussi pauvre que courageux, ainsi qu'un des fers de lance du combat anti-impérialiste. C'est dans la guérilla qu'il fonda le Cobiana Jazz en 1970, et il participa activement au gouvernement au moment de l'indépendance. Son passage aux affaires fut cependant brutalement abrégé quand il mourut à vingt-sept ans dans un accident à Cuba en 1977, où il faisait office d'ambassadeur. 

Dans le monde lusophone, les chansons de mobilisation politique ont la bonne idée de se teinter de saudade. Rien de plus naturel quand il s'agit d'évoquer les massacres des forces coloniales :

José Carlos Schwarz - Ke Ki Mininu Na Tchora


C'est moins courant quand il s'agit de transmettre en créole de portugais des consignes de comportement à l'avant-garde révolutionnaire.

José Carlos Schwarz - Si Bu Sta Dianti Na Luta


PS1 : Il existe un film de 2006 sur José Carlos Schwarz. On aimerait bien le voir... 
PS2 : La photo est mauvaise mais regardez à côté de José Carlos Schwarz, c'est bien Myriam Makeba.

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