samedi 24 décembre 2022

Narcissisme partagé : les Watersons (1977)

 

Nous sommes en 1977 et les Watersons consacrent tout un disque au répertoire religieux de la vieille Angleterre. Ici, c'est Emmanuel qu'ils célèbrent en s'adjoignant toute une section de cuivre pour l'occasion. Sans penser trop précisément à moi j'imagine, mais je ne leur en suis pas moins fort reconnaissant de cette illustration du prénom, archaïque et jubilatoire...

The Watersons "Emmanuel" (1977)


 

 


vendredi 16 décembre 2022

Pour la boum de fin d'année (2) : un peu d'extrême-orientalisme balkanique

C'est la dernière parution de l'excellente étiquette Radio Martiko qui nous emmène dans ces parages que la Cellule n'avait pas encore visités. Nous sommes à Niš au sud de la Serbie (alors en Yougoslavie), et l'ensemble dirigé par Mile Petrovic -  quelquefois sous le nom de Veseli Romi ("Heureux Roms") -  a entrepris de mettre au goût du jour le fond musical local. Accordéons et cuivres disparaissent au profit de clavier infernaux hyper acides ou de guitares électriques. Et ici comme ailleurs, rien n'interdit un peu d'exotisme - évidemment le prêt à penser de l'époque a d'autres noms pour ça mais il ne franchiront pas l'enclos de nos dents ni même ne s’appesantiront sur les couronnes dentaires de notre clavier - et en l’occurrence le syncrétisme nippo-yougorom, est quelque chose à ne pas manquer.

Ansambl Veseli Romi Mileta Petrovića - Japanka (1988)

 
Et puis, tiens, Devo nous avait emmené dans ce secteur mais l'Ansambl Mileta Petrovica nous incite à y revenir. Écoutez donc cette version de Robot (un mot slave en l’occurrence, faut-il le rappeler - d'invention tchèque pour tout dire).

Ansambl Veseli Romi Mileta Petrovića "Robot" (1986)

 





samedi 10 décembre 2022

Pour la boum de fin d'année : un peu d'orientalisme mais dans l'autre sens (Indonésie, 1961)

 

 

Ce fut le grand succès d'exotisme euphorisant sur la piste de danse pendant des années. Vous vous souvenez sans aucun doute de Jaan Pehechaan Ho (1965) du grand Mohammed Rafi, mais comme tout ce dont on se sert à l'excès, l'excitation s'est légèrement usée après plus de vingt ans de passage intensif (l'élan date de son apparition dans Ghost World en 2001 - plus de vingt ans...). Il est temps de songer à un remplaçant à caser sur vos playlists. La Cellule est heureuse de vous en proposer un presque tout neuf pour les fêtes. Il nous vient de Djakarta et figure sur une merveilleuse compilation que le label Soundway vient de sortir (on se promet d'y revenir). On dirait un pur morceau d'orientalisme, une rêverie parodique sur le Moyen-Orient mais qui viendrait de l'Est cette fois-ci. Question : l'orientalisme devient-il un occidentalisme s'il est produit en Indonésie? 

La chanson a été enregistrée en 1961 et elle est absolument parfaite pour se déhancher.


Orkes Kelana Ria "Yah Mahmud" 



lundi 7 novembre 2022

Sous les radars : l'excellent album des Spongetones en 2008 "Too Clever By Half"

 

Bon la pochette n'est pas terrible et les gars avaient déjà la cinquantaine bien tapée en 2008 - pas idéal pour faire la une des magazines! - mais c'est quand même bizarre qu'un album aussi excellent ait pu passer aussi inaperçu. D'autant que les gonzes ne sont pas tout à fait des inconnus, : leur premier album de 1982 est même considéré comme un petit classique power pop. Alors quoi... Aucune idée. Parce que vraiment c'est bon ; bon disons comme les très bonnes galettes de Jason Falkner ou d'XTC, qui ne manquent pas de zélateurs. Il y a là 60 généreuses minutes de plaisir pop à redécouvrir.

Commencez par exemple par écouter celle-là :

The Spongetones "The Man With No Skin" (2008)

 Enchaînez par cette douceur, si vous voulez bien

The Spongetones "Erica" (2008)

 

La chanson suivante qui donne le titre de l'album est plein d'une jubilation pompière, symphonie cheap qui sonne comme du Martin Newell

The Spongetones "Clever By Half" (2008)


Enfin pour finir ce trop rapide petit tour, un hit plein de dopamine.

The Spongetones "It Must Be Lust" (2008)

Mais ne mégotez pas, c'est l'album entier qui est une pépite. Courez vous le procurer!



samedi 5 novembre 2022

Troubles dans la musique mondiale : l'arrivée du calypso à Porto-Rico (1958)

 

1958, la première vague du rock'n'roll vient de passer. Sera-ce un feu de paille? Nul ne le sait et dans bien des coins du monde, on est déjà focalisé sur de tout autres mouvements musicaux. Le chef d'orchestre porto-ricain, Rafael Cortijo (1928-1982) et son chanteur vedette Ismael Rivera (1931-1987), par exemple, ont vraiment d'autres préoccupations : bomba et plena, les genres qu'ils défendent et illustrent mieux que personne, font désormais fureur à New-York (ils n'y sont pas pour rien), mais sur leurs terres, c'est l'arrivée du calypso qui chamboule tout. Alors quoi de mieux qu'un morceau merveilleusement syncrétique, aussi élégant qu'entrainant, pour assimiler ce nouvel arrivant sans perdre son identité?

Cortijo et son orchestre avec Ismael Rivera "Calypso, bomba y plena" [1958] 




mardi 1 novembre 2022

Ségou (Mali), 1970 : Envouté par la trompette d'Amadou Bâ

 

Au Mali en 1970, les instruments modernes sont rares. Seuls les grands orchestres régionaux ont les moyens d'en offrir à leurs musiciens. Dans la vieille ville royale de Ségou, c'est Amadou Bâ  qui dirige l'ensemble qu'il élève à une altitude vertigineuse. La rythmique afro-cubaine a pris un tempo très lent, on devine que le sujet est épique, laissez-vous envouter par la trompette d'Amadou Bâ :

Orchestre régional de Ségou - Batumanbe (1970)




jeudi 13 octobre 2022

Sous les radars : le meilleur album de soul de 1982

 

 

Nous sommes en 1982 et Andrew Waarts retarde par bonheur d'un ou deux guerres quand il sort cet album merveilleux qui est peut-être le meilleur album de soul de cette année-là - qui d'autre? je vous le demande bien - album dont cependant personne n'a entendu parler. Il est vrai qu'il appartient à la scène gospel-funk de l'Illinois à l'exposition relativement limitée sur le marché pop mondial. Le respect des modes de l'heure semble aussi une contrainte aux injonctions relativement limitées dans le coin. Si bien que le disque - musiciens parfaits, arrangements magnifiques - brille dans un écrin qui fait penser à l'âge d'or de Curtom. Jamais je n'ai swingué avec une telle euphorie à l'énoncé des dons prophétiques inégalés de Saint-Jean le Baptiste.

Andrew Waarts and The Gospel Storytellers - None Greater Than John (1982)

Pour en savoir et en écouter plus, allez donc voir là. Le disque a été réédité il y a quelques années par le label Superfly.

vendredi 7 octobre 2022

Autorail et Baobab (1981)

 

Rien de mieux qu'un des grands orchestres dakarais - cela faisait bien trop longtemps que l'on n'avait pas visité le Sénégal! - pour remettre la Cellule sur autorail!

Orchestra Baobab "Autorail" (1981)


Petit complément historico-musical ici sur cette ode aux cheminots sahéliens.

jeudi 8 septembre 2022

Fascination australe : un morceau enregistré au Zimbabwe par Hugh Tracey

 

 

Sur l'origine de ce morceau, le sens de ses paroles, ou même les instruments joués, je ne peux quasiment rien dire. Je sais seulement qu'il fut enregistré par Hugh Tracey (1903-1977), le grand pionnier de l'ethnomusicologie, qui collecta pas moins de 35000 autres morceaux à travers l'Afrique centrale et l'Afrique australe. Ici nous sommes au Zimbabwe entre 1948 et 1963 et les musiciens anonymes appartiennent à l'ethnie Ndau. Et voilà toute ma science étalée sur cette maigre tartine. C'est peu mais maintenant jetez-vous toutes oreilles grandes ouvertes sur cette chose incroyable, cet OVNI sonore qui est aussi une des choses les plus fascinante que je connaisse.

Handina Mwana

 

lundi 5 septembre 2022

Torride RDA : une nuit de noces avec Uschi Brüning (1975)

Le groove de la RDA n'a pas une réputation torride exagérée, mais on oublie sans doute un peu vite Uschi Brüning, qui célèbre en 1975 le thème de la nuit de noces avec un accompagnement - celui de l'orchestre de Günther Fischer - qui n'aurait pas déparé même à Philadelphie.

Uschi Brüning - "Hochzeitsnacht" (1975)

mercredi 24 août 2022

cannibalisme et feuilles de ficus : les merveilles du label CAIFE (Quito, 60's)

 

Depuis deux petites années, Honest Jon's Records s'est attelé à la belle tâche de faire découvrir au reste du monde les merveilles jusque-là très parfaitement cachées produites par le label CAIFE, à Quito dans les années 60. Leur dernier disque (un double 33T très richement rempli) est consacré à un artiste brésilien : Dilson de Souza, exilé durant la période de l'autre côté des Andes. Sous le nom de Biluka (ou Biluca), celui-ci illustra l'art peu répandu de jouer avec des feuilles de ficus. Au Brésil, il avait fondé un trio jazz pour donner un écrin à son instrument fétiche qui sonne un peu comme une clarinette naturelle, plus acide que la vraie. Un disque parut chez RCA en 1954, aimablement anecdotique. Mais c'est en Équateur qu'il trouva un accompagnement à la hauteur de sa virtuosité. Le folk andin sophistiqué qu'on cultivait alors chez CAIFE était parfait pour mettre en valeur ses prouesses. Si le résultat sonne bien plus équatorien que brésilien, Dilson de Souza choisit néanmoins de baptiser son groupe d'un nom se référant à son pays de naissance, et en particulier au mouvement cannibaliste, avant-garde qui émergea à la fin des années 20 (voyez une présentation ici). Le résultat est magnifique et aussi neuf à nos oreilles que possible. Deux illustrations seulement suffiront sans doute à convaincre tout le monde. L'inquiétant et funambulesque "Pujili" :

Biluka y Los Canibales "Pujili"

 


Et le très entêtant "Rosa Maria" 

Biluka y Los Canibales "Rosa Maria"


On se procure toutes ces merveilles ici.

 



jeudi 4 août 2022

Ma vie sans moi (16) : John Martyn (1973)

Dans notre anthologie des chansons de marasme, ce morceau du guitariste écossais John Martyn a toute sa place parmi les sommets du genre. On le trouve sur Inside Out, album qui fait suite en 1973 à l'indépassable Solid Air.  

Dans certaines circonstances, pleurer, voler, étouffer : est-ce vraiment si différent après tout?

John Martyn "Ways To Cry" (1973)


 


mercredi 3 août 2022

Minimaliste, archaïque, sublime : Roscoe Holcomb

Quand les animateurs du renouveau folk d'après-guerre découvrir Roscoe Holcomb au fond du Kentuky à la fin des années 50, les morceaux que jouaient ce sublime banjoïste étaient déjà d'un archaïsme patent, et au sein même de sa propre famille, la tradition qu'il illustrait paraissait bien surannée. L'aridité, le minimalisme de ses interprétations faisait se toucher le plus ancien et l'avant-garde dont les partis-pris n'étaient pas plus radicaux. Aussi libre d'influence académique que de toute préoccupation commerciale, la musique de Roscoe Holcomb est d'une pureté impressionnante. On a là affaire à un art parfaitement domestique nullement mâtiné d'aucune ambition professionnelle. Parmi les titres réunis sur l'anthologie hautement recommandable, The High Lonesome Sound (Smithonians-Folkways, 1998), le standard country-blues "Trouble In Mind" est sans doute un des plus poignants.

Roscoe Holcomb "Trouble In Mind" (1959)


vendredi 15 juillet 2022

Des larmes de crocodile pour fêter la Saint Gary Davis

 

Si vous êtes tombé dedans pour vous rafraichir les feuilles, difficile de sortir de l'écoute de Reverend Gary Davis. Son jeu de guitare est fascinant. Il y a plein de disques à écouter... Alors après : écoute-t-on une chanson de pur déchirement? Est-ce une interprétation où l'implication émotionnelle relève d'abord du jeu ? Ces larmes sont-elles en simili croco? La question est difficile à trancher et ça n'a jamais empêché de se laisser bouleverser par la délicatesse de la musique...

Reverend Gary Davis "You're Going To Quit Me Baby" (c. 1965)

 



mardi 28 juin 2022

En bonne compagnie avec la douceur éraillée du Reverend Gary Davis (1959)

 

Le morceau se trouve sur son album de 1959, Pure Religion and Bad Company. Pour un instant, le prêcheur aveugle des rues de Harlem oublie la pure religion pour se rappeler la mauvaise compagnie qu'il fréquentait dans sa jeunesse. Du gospel au blues, le timbre ne change pas et Davis chante les paradis artificiels avec la même douceur intense qu'il déploie pour décrire les félicités de l'Empyrée chrétien. Grand classique, immense chef d’œuvre avec ses paroles cryptés !

 Reverend Gary Davis - "Candy Man" (1959)


 


vendredi 24 juin 2022

Siffler comme un oiseau : un classique country de 1931

 

Nous sommes en 1931, cinq ans après le premier enregistrement de ce classique par Blind Lemon Jefferson. Cette fois ce sont les Blue Ridge Mountain Entertainers de Clarence Ashley qui s'y collent. Je ne sais pas qui des quatre (Clarence Ashley, Gwen Foster, Clarence Greene ou Walt Davis) lance les trilles qui fait grimper le morceau à des altitude inconnues, mais je ne peux rien vous proposer de mieux que de suivre pendant trois minutes son vol acrobatique hors du temps.

Blue Ridge Mountain Entertainers - Corinna Corinna (1931)


 

 

 


mardi 7 juin 2022

Grupo Ibimeni : Guatemala, Garifuna, Euphorie

 

A première vue la discographie n'est pas facile à se procurer, mais la musique garifuna est extraordinaire comme le destin de ce petit peuple issu du métissage d'indiens Caribes (dont ils ont gardé la langue, du moins dans ses racines) et d'africains amenés dans les parages par la traite dès le XVIIe siècle, qu'ils soient naufragés, esclaves fugitifs ou autres. Déportés par les Anglais en 1797 de l'île de Saint-Vincent à celle de Roatan au Honduras, leurs communautés ont essaimés sur toute la côte est de l'Amérique centrale (Belize, Guatemala, Honduras et Nicaragua). Le morceau qui électrise la Cellule aujourd'hui vient de la petite ville guatemaltèque de Livingston, où le groupe Ibimeni perpétue les traditions musicales garifuna. Le dispositif est minimal : des percussions déchaînées, une trompette lunaire et un chanteur. La coordination de l'ensemble ne va pas de soi mais c'est peut-être pour ça  que chagachaga dispose si follement à l'euphorie.

Grupo Ibimeni - Chagachaga (1990)


lundi 6 juin 2022

Pom Pom Pi Dou : des sous!

 

Au début des années 70, le bluesman Luther Johnson, guitariste originaire de Géorgie, qui a brillé avec toute la fine fleur du blues de Chicago, fait une tournée en France. Côté psychotropes, on ne sait pas à quoi il tourne, pas de la gnognote sans doute. Et il semble au moins pris d'hallucinations quand il nous raconte son entrevue avec le "voodoo man" des hauts plateaux, le seul, le vrai : Georges Pompidou, natif de Montboudif. On se pince mais c'est rien moins qu'une rencontre mystique avec le Cantalou présidentiel qu'il évoque dans ce morceau hypnotique qui clôt un album enregistré à Bordeaux le 5 décembre 1972 et sorti trois ans plus tard en 1975. Petit retour de pragmatisme à la toute fin, avec le vœu qu'il s'agit d'exaucer : "Pompidou, des sous! Pompidou, des sous!"

Luther Johnson "Impressions of France"


PS : Merci à Rémy R. pour la trouvaille (Rémy R. qui me presse de préciser qu'il la tenait de Philippe M., ce dernier la devant lui-même à son fils - honneur donc à la jeunesse!).

 



mercredi 1 juin 2022

Faire pétuler les Kinks en français!

 

De toutes les adaptations en français des groupes anglais des 60's, c'est peut-être la meilleure - est-ce que vous la connaissez ? La chanson subtilement traduite par Frank Gérald a gardé toute son mordant ironique. Elle a été enregistrée à Londres : l'orchestration est nickel et Petula Clark se surpasse pour transmettre ce concentré de satire sociale signé Ray Davies au public frenchy. "Il se lève de bonne heure, jamais plus tard que midi..."

Petula Clark "Un jeune homme bien" (1965)




 

 

samedi 7 mai 2022

Morricone pour les bébés

 

Indéniablement, à la maison, c'est "Terrazza Vuota" qui tient la corde. Morceau d'euphorie concentrée aux paroles point trop difficiles à retenir même par un bébé prêt à faire ses premiers pas. Parfait pour transformer les réveils paniqués en moments d'apesanteur.

Ennio Morricone "Terrazza Vuota" (1969)

Le titre est tiré d'une des BO les plus parfaites que l'on connaisse, celle de "Metti, una sera a cena". Classique somptueux qu'on ne résiste pas à coller en son intégralité sous le post :


 Crédit photographique : Oscar Mirouze (2022).



vendredi 29 avril 2022

Minimalisme outré : les Suburban Lawns (1980)

 

Dans la catégorie "épigones du post-punk", les Suburbans Lawns représenteraient sans doute très honnêtement la Californie en haut de la seconde division... Comme souvent pour ce genre de groupe, au milieu du tout-venant, on trouve cependant quelques perles de première bourre qui justifient amplement le détour, comme leur "hit" brillamment cintré, Janitor qui joue sur la parenté phonétique entre concierge "janitor" et "genitals" ou cette pépite, Unable, qui pousse le minimalisme vraiment loin.

The Suburbians Lawns "Unable" (1980)

La chanson elle-même, absolument excellente, est à peine plus longue qu'un morceau de Wire, mais c'est le thème du morceau qui est excitant. C'est une injonction typiquement contemporaine que de ne pas se laisser envahir par les objets et de tout réduire au minimum de place, alors pourquoi ne pas faire de même avec les sentiments et l'amour, par exemple, oui pourquoi ne pas le placer dans une toute petite valise la moins encombrante possible? Un pur concentré d'anti-sentimentalisme dada punk d'1mn34 dont voici les paroles : 

I can't bag-ah your love
No, no, no
I can't bag-ah your love
No, no, no
I can't bag-ah your love
No, no, no
 
Put it in a bag
Put it in a bag
Squeeze it 'til you sag
Baby in a bag
Baby in a bag
 
'Cause I don't have any sacks that are strong enough
And I don't have any liners that are long enough
And I don't have any baggies that are big enough
To bag your love
No, no, no
 
I can't bag-ah your love
No, no, no
I can't bag-ah your love
No, no, no
I can't bag-ah your love
No, no, no
 
Put it in a bag
Put it in a bag
Squeeze it 'til you sag
Baby in a bag
Baby in a bag
 
'Cause I don't have any sacks that are strong enough
And I don't have any liners that are long enough
And I don't have any baggies that are big enough
To bag your love
No, no, no, no, no, no, no, no



samedi 9 avril 2022

Albion à l'accordéon (6) : Swingin' Sixties et piano à bretelles

 

Non, l'accordéon n'est pas l'instrument emblématique des Swinging Sixties, mais à l'occasion on le retrouve tout de même niché dans quelques morceaux excellents qui intègrent une bonne part de nostalgie, comme bien sûr :

The Kinks - Sitting By The Riverside (1968)

 


Ou, un peu plus tard, Ronnie Lane au meilleur de sa période avec Slim Chance et Charlie Hart à l'accordéon, en 1974 :

Ronnie Lane & Slim Chance - G'Morning (1974)




lundi 4 avril 2022

Desaccordé à l'accordéon (5) : les Freshmen

Réponse britannique (irlandaise pour être exact) aux Beach Boys, les Freshmen n'ont pas une immense réputation et sont même carrément méconnus. Ils n'en ont pas moins pondu quelques perles plus qu'agréables à l'oreille. En 1968, ils ont ainsi l'idée de reprendre un tube du moment "She Sang Hymns Out Of Tune", en remplaçant l'harmonium de rigueur par un accordéon. Difficile de chanter les écarts de solfège avec plus d'harmonie.

The Freshmen "She Sang Hymns Out Of Tune" (1968)


 

samedi 2 avril 2022

Accordé à l'accordéon (4) : 1950, le meringue arrive à New-York avec Angel Viloria

Ne nous arrêtons pas en si bon chemin dans notre exploration du merengue. Quittons pour un moment la république dominicaine dominée par le dictateur Rafael Trujllo (conseil de lecture : l'essai de Hans Magnus Enzensberger qui lui est consacré, tout à fait recommandable si vous êtes curieux d'un des côtés les plus sinistres de l'histoire des Caraïbes) et exilons-nous à New-York en suivant les pas de l'accordéoniste Angel Viloria et ceux de son orchestre (dans le merengue, traditionnellement, c'est l'accordéoniste le leader). Nous sommes en 1950, et si le merengue est outrageusement instrumentalisé par Trujillo, champion poids lourd du népotisme tropical, l'île ne possède pas pour autant de studio d'enregistrement digne de ce nom. C'est à New-York qu'il faut aller pour graver ses galettes et Angel Viloria, son orchestre cibaeño típico (du nom de la région de Cibao où le merengue puiserait ses racines) et son chanteur Dioris Valladares ne vont pas chômer enregistrant entre 1950 et 1952 des dizaines de disques sur le label dédié Ansonia, qui vont poser les bases du merengue sur microsillon. La production est pléthorique et sa chronologie précise oubliée. Mais peu importe, ouvrons donc le bal sans plus tarder en dansant avec Josephine :

Angel Viloria "Yo Baile Con Josefina" [c. 1950]

 

Essayons maintenant de consoler une sœur éplorée, Rosaura, au cœur de ce grand classique :

Angel Viloria "Rosaura" [c. 1950]

Et pour finir et bien retenir les pas du merengue :

Angel Viloria - El Vironay (c. 1950)


 

 



vendredi 1 avril 2022

Accordé à l'accordéon (3) : L'aveugle de Nagua, star du merengue tipico

 

De son véritable, González Alvarado Pereira, il fut d'abord appelé "El Cieguito de Nagua", "le petit aveugle de Nagua" et en effet c'était un prodige qui s'était fait connaître dès l'âge de neuf ans comme un as de l'accordéon merengue. Car c'est vers la République Dominicaine que la Cellule tuyautée par Arnaud B. vous conseille d'aller aujourd'hui. Pas très facile de trouver ses disques mais, par chance, quelques vidéos circulent, comme celles-ci impeccables au niveau de l'allure sinon du son, qui semblent dater de 1981 comme nous l'apprennent les commentateurs connaisseurs de youtube. L'aveugle de Nagua n'est toujours pas très grand mais il a la trentaine bien tannée, il arbore une inimitable moustache et joue avec Vinicio Lopez et son groupe. Foin de sophistications superflues, ici le merengue, c'est du brut!




jeudi 31 mars 2022

Accordé à l'accordéon (2) : Les robots de l'accordéon

 Qui a dit que l'accordéon était synonyme de folklore et passéisme ? Certainement pas Edouard R. Diomgar, qui, d'après les pochettes aurait bricolé ce groupe insolite alors qu'il était prisonnier de guerre en Allemagne. "Les robots-musiciens ont été améliorés par l'application des découvertes techniques les plus récentes ." vante même la pochette de leur 33 tours.

L'accordéoniste s'appelle Oscar, il mesure 1m90 et pèse 175 kilos.

Youtube propose quelques vidéos du groupe en action où l'on peut apprécier l'impeccable feeling mélodique du trio.



Plus proche de nous, mais robots toujours, l'excellent Gregaldur nous a fait l'immense cadeau d'imaginer la rencontre entre Kraftwerk et la légende du piano du pauvre : André Verchuren. Kraftverchuren quoi. Un plaisir coupable dont je ne me lasse pas.



mercredi 30 mars 2022

Accordé à l'accordéon (1) : commençons par un tube cumbia, La Zenaida d'Armando Hernández (1983)

 

Pour commencer une série consacrée à l'accordéon, quoi de mieux qu'un tube de cumbia? C'est donc le maestro Armando Hernández qui ouvre le bal avec ce tube de 1983. Attention, grand classique, grand morceau!

Armando Hernández - La Zenaida (1983)



mercredi 23 février 2022

Sonnez les matines, ou les débuts instrumentaux de Manfred Mann en 1963.

 

Le premier enregistrement de Manfred Mann est vraiment une drôle de galette. Nous sommes en juillet 1963 et ceux qui s'appelaient il y a encore quelques semaines les Mann Hugg Blues Brothers se lancent dans leur première session en choisissant de graver deux instrumentaux. Ces jazzmen biberonnés au rhythm'n'blues ne pondent pas immédiatement un tube mais la face A se love insidieusement dans vos oreilles à la manière d'une petite pépite des Bar-Kays ou des MG's et puis, en mettant la face B, vous êtes soudain tout surpris de vous laisser hypnotiser par... "Frère Jacques" balancé sur un rythme aussi  métronomique qu'improbable.

 Manfred Mann - Frère Jacques (1963)


 Manfred Mann - Why Should We Not (1963)



mercredi 16 février 2022

Les prénoms chéris : Guinnevere en 1969 (Crosby, Stills & Nash)

 

Notre vieille rubrique décolle aujourd'hui avec un classique composé en 1969 par David Crosby pour son premier album avec Stephen Stills et Graham Nash. Jeu de guitare d'après cataclysme, références perchées, impression d'apesanteur : une petite merveille pour toutes les Guenièvre de votre entourage. Parce que c'est de la bonne qui tourne en ce jour autour de la table (ronde)!

Crosby, Stills & Nash - Guinnevere (1969)

 

PS : La miniature est du Maître du Lancelot (14e)


lundi 7 février 2022

Jubiler avec Lulu, et aussi en allemand

 

 

Les pommettes de Lulu! Leur malice espiègle! Sa façon de crier le rock'n'roll à quinze ans comme si elle en avait cinquante en bouteille! Lulu, c'est jubilatoire (jubilululatoire!) et imprévu quand elle sort son meilleur teuton pour vous titiller les esgourdes. Ça se passe en 1966 et l'Allemagne est affamée de tout ce qui vient d'Angleterre (et même d’Écosse en l’occurrence).

Lulu "Wenn Du Da Bist" (1966)


On ne résiste pas à la tentation de placer aussi deux classiques du tonnerre de dieu et de revenir aux débuts plus sauvages de Lulu (avec Jimmy Page qui fait des étincelles à la guitare).

Lulu "I'll Come Running Over" (1964) 


 

Lulu "Surprise Surprise" (1964)