mardi 21 décembre 2021

L'art extraordinaire du violoniste épirote, Alexis Zoumbas

 

Attention merveille! Alexis Zoumbas est un immense violoniste qui s'inscrit dans une tradition fabuleuse (avis de pur néophyte), celle des musiciens gitans d’Épire au nord de la Grèce. Issu d'une longue dynastie de musiciens des environs de Ioannina, Alexis Zoumbas (1885?-1946) atteignit un niveau exceptionnel qui lui permit de garder son violon sur le devant de la scène en ce début de vingtième siècle alors que les clarinettistes éclipsaient de plus en plus ses homologues moins illustres avec tout leur volume sonore. Musicien réputé dans son pays, Alexis Zoumbas se joignit cependant au grand exode de ses compatriotes vers les États-Unis où il s'installa en 1916. Il enregistra à partir des années 20 plus de 35 titres comme artiste solo et un plus grand nombre encore en accompagnement, la plupart à New-York, pour le plus grand plaisir de la diaspora. Deux compilations ont récemment exhumé ces bandes extraordinaires : la première en 2014, sur le label Long Gone ; la seconde sur Mississippi Records en 2019. Les deux sont extrêmement recommandables.

Elles se recoupent pour ce morceau de 1926, dont il était trop difficile de faire le deuil, on le comprend. Tout est ici d'une virtuosité ébouriffante non sans teinter votre écoute d'une certaine inquiétude.

Alexis Zoumbas - Tsamiko Makendonias (1926)

    

Écoutez ensuite ce morceau plus joyeux, épithalame envoutant avec cymbalum et violoncelle.

Alexis Zoumba - Triantaphyllia (1927)


Et pour terminer, ce morceau de berger venu d'ailleurs, de très très loin, absolument bouleversant.

Alexis Zoumba - Tzamara Arvanitiko



lundi 20 décembre 2021

Vive la musique laiki : danse du ventre au farfisa et autres pépite de la variété grecque sous influence bollywoodienne

 Laika est le nom générique. C'est un dérivé de laos, "le peuple". On pourrait donc traduire par folk, tout aussi bien que par pop même si aucun ne convient très bien. Variété n'est pas hors sujet vu l'estime très modeste dans laquelle le genre semble être tenu mais on est très loin de l'aseptisation attendue pour une telle appellation sous d'autres latitudes. L'excellent label Radio Martiko vient de consacrer une pléthorique compilation à réhabiliter les successeurs sous-évalués du rebetiko (allez voir ici pour vous procurer l'objet qui est franchement superbe). Dans les 60's, l'orgue farfisa se faufile partout, le bouzouki est électrifié et la musique laiki se trouve pleine d'une énergie acide qui a tout pour satisfaire outre mesure les habitués de la Cellule. Voici deux perles de cette anthologie de grand choix.

Tout d'abord une version locale de la danse du ventre, le tsiftetéli, mais sur les chapeaux de roue, interprétée par le grand as de l'orgue farfisa, Vassilis Vassiliadis (1927–2010)

 Vassilis Vassiliadis - TSIFTETELLI 1969

 

Le second morceau est d'une des grandes figures de la musique grecque passée du rebetiko au laika, Vassilis Tsitsanis (1915–1984) accompagné par la chanteuse Charoula Lambraki. La chanson a une saveur indienne toute particulière. Il est vrai que le cinéma bollywoodien connaît un grand succès dans la Grèce d'après-guerre et que, bien sûr, les passages musicaux omniprésents sont remplacés par des adaptations locales donnant même naissance à un genre spéciale, les chansons indoprepí.

 Charoula Lambraki & Vassilis Tsitsanis - Andra Mou Paraponiari


 

vendredi 17 décembre 2021

Calendrier de l'Avent 17 : Lord Beginner franchement enrhumé pour Noël

 

L'abus d'alcool, Lord Beginner, il connaît. Pas besoin de grog sous les Tropiques même à Noël, c'est le rhum qui est à l'origine de tout et la gueule de bois est sévère en ce matin de Noël. La Cellule vous souhaite tout de même d'excellentes fêtes mais n'oublie pas de mettre par avance la pastille adéquate, la pastille calypso, dans votre verre.

Lord Beginner "Christmas morning the rum had me yawning" (1939)



jeudi 16 décembre 2021

Calendrier de l'Avent 16 : Danse sous les saules

 

Nous n'avons guère eu le temps en cette nouvelle année bouleversée de garnir notre rubrique du Calendrier de l'Avent. Pour changer les habitudes, nous vous proposons aujourd'hui d'échanger le traditionnel sapin contre les saules d'Europe orientale et de vous réjouir en suivant les toniques  suggestions de Pawlo Humeniuk, "le roi du violon ukrainien" (voyez une notice bio ici), qui vous offre en guise de cadeau, et en 3min 18s chrono, un pot-pourri de morceaux endiablés agrémentés des grelots de saison. Nous sommes en 1926 et cela fait déjà plus de vingt ans que Pawlo a quitté les confins de l'Autriche-Hongrie pour venir s'installer à New-York où la diaspora le porte aux nues.

Pawlo Humeniuk "Danse sous les saules (tanec pid werbamy)" (1926)



jeudi 9 décembre 2021

Yep! Bridget St. John et Kevin Ayers en 1970.

 

Yep! Une petite pépite, idéale pour commencer la journée, ce morceau charmant de Bridget St. John qui figure sur la face B d'un single produit par le cher Kevin Ayers. C'est David Allen, le comparse du Soft Machine qui a écrit le morceau. C'est léger comme une plume.

Bridget St. John "Yep" (1970) 

Ici, une interview de Bridget St. John en hommage à Kevin Ayers, à son décès en 2013.