samedi 20 novembre 2021

Déconstruction garifuna : une énigme.

 

Déconstruction, il n'y a sans doute pas beaucoup de termes plus galvaudés dans le vocabulaire de l'époque où les tics les plus abscons de la philosophie dérident désormais les lèvres des acteurs politiques, grands et petits. Oui, mais si l'on passe de la fumée des théories aux pratiques musicales d'Amérique centrale, les choses changent immédiatement d'allure. Et toutes précautions prises - quelle manie ridicule quand même de prendre ainsi tous les mots avec les pincettes de tes scrupules hors de propos ! renaude le lecteur impatient - je m'autorise enfin à faire l'éloge d'un morceau lunaire résultant d'un merveilleuse déconstruction, repéré à la toute fin d'une compilation de musique garifuna vraiment recommandable (une fondation suédoise est à l'origine de ces excellents enregistrements de 1999). Loin d'être un geste militant, cette déconstruction-là s'enracine dans une tradition musicale très originale, celle des garifunas du Guatemala. J'ai l'impression qu'un morceau bien connu de la musique antillaise (haïtienne peut-être?) est passé à la plus exquise des moulinettes. Sauriez-vous m'aider à retrouver lequel?

Garifuna Boys - Hula arunum (1999)


dimanche 7 novembre 2021

Le charme fou de la guitare guatemaltèque : Jursino Cayetano

 

De Jursino Cayetano, je connais bien peu de choses, sinon que ce guitariste guatemaltèque appartient à la minorité Garufina, descendant du métissage d'esclaves marrons antillais et de population caraïbe indigène auxquels ils empruntèrent leur langue. Les Garufinas furent déportés par les Anglais à la fin du XVIIIe siècle des îles vers la côte d'Amérique centrale où ils fondèrent de petites communautés tant à Bélize, qu'au Honduras ou au Guatemala. Mais trêve d'ethnographie, plongeons dans ce morceau plein d'émotion où la guitare se combine avec grâce aux rythmes africains, avec des chœurs qui font un peu penser au Super Mama Djombo de l'autre côté de l'Atlantique. Énergie, décontraction et mélancolie se mêlent en un cocktail aussi rare que précieux.

Jursino Cayetano "Buenas Noches Numadagu" (2000)



vendredi 5 novembre 2021

Concentré d'énergie : les Five Royales

 

Du gospel au rhythm and blues en passant par le doo-wop, l'itinéraire des '5' Royales empruntent un des itinéraires les mieux balisés de la soul music. Leur veine est cependant plus âpres que d'autres et, James Brown, leur voisin en Caroline, ne manquera pas de s'en inspirer. Un quartet vocal, un guitariste  excellent avec un gros zeste de rock and roll, le cocktail est classique mais vraiment fameux (sur l'histoire du groupe voyez par exemple cet article). Aujourd'hui, la Cellule vous propose un concentré d'énergie avec un morceau enregistré pour l'étiquette Home Of The Blues de Memphis en 1961.

The 5 Royales "Take Me With You Baby" (1961)