Et si on pédalait un peu cette semaine avec Gaétan Véloce dans la saudade la plus épaisse. J'ai des dispositions spéciales en ce moment pour cette non-aventure là. La saudade est un spécialité du monde lusophone comme personne n'ignore mais les Hongrois qui n'ont aucun océan à se mettre sous la dent ne se défendent pas mal non plus. Voilà ce que j'ai relevé dans un roman de Gyula Krúdy, Le Compagnon de voyage (1918) :
“Je ne me rappelle pas ce que furent mes occupations le lendemain. On connait ces sortes de journée absolument vides […]. Les femmes se lassent de vous. On voit clair à travers elles, comme à travers de vieilles passoires. La vie vous est indifférente, on la trouve plutôt lugubre. On ne rencontrera plus jamais d’agréables compagnons de voyage.”
“Je ne me rappelle pas ce que furent mes occupations le lendemain. On connait ces sortes de journée absolument vides […]. Les femmes se lassent de vous. On voit clair à travers elles, comme à travers de vieilles passoires. La vie vous est indifférente, on la trouve plutôt lugubre. On ne rencontrera plus jamais d’agréables compagnons de voyage.”
Je trouve ce passage sur l'encalminage admirable, d'une précision quasi-chirurgicale dans le genre désespéré, tout comme la chanson minimaliste de Caetano. Elle est sur un album récent du chanteur tropicaliste mais elle pourrait presque figurer sur un disque de Bill Callahan, non?
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