Aujourd'hui, c'est de Grèce que nous partons pour vanter les propriétés martiales de la flûte et c'est l'abbé de Châteauneuf, le propre parrain de Voltaire, qui évoque ses étonnants pouvoirs :
« Chacun
sait, écrit-il, que quand les Lacédémoniens allaient au combat, un joueur de flûte
entonnait des chants doux pour tempérer leur courage, et de peur qu’une ardeur
téméraire ne les emportât trop loin ; car pour l’ordinaire ils avaient
plutôt besoin d’être retenus que d’être excités. Cependant peu s’en fallut un
jour dans une bataille qu’ils ne succombassent sous les Messéniens. Le célèbre Tyrtée qui dans cette journée faisait les fonctions de joueur de flûte,
s’aperçut qu’ils pliaient : il quitta aussitôt le mode lydien, et passant
au phrygien, ranima leur courage que
le ton précédent avait trop amolli, et ramena par ce moyen la victoire dans
leur parti » (Dialogue
sur la musique des anciens,
1725).
Tout ça est évidemment d'actualité, et je crois que c'est vraiment le moment de quitter le mode lydien pour passer enfin au phrygien. Vous en déduirez que, oui, moi, en ce moment je suis plutôt favorable à la bagarre.
Tout celà est bel et bon mais je dois humblement l'avouer, de flûte animée sur le mode phrygien, je n'en ai pas dans mes archives et il faut donc que je cherche des approximations pour vous encourager au combat.
Je vous en propose deux. La première vient de Colombie. On la trouve sur la mirifique compilation de cumbia primitive du label Soundway. Un certain Toño Fernandez joue pour vous "La Muerte". Parfait pour affronter un commissaire européen.
La seconde vient du Vanuatu et je propose de faire comme si ces flûtes de pan avaient été spécialement conçues pour dégommer les partisans de l'ordolibéralisme les plus teigneux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire