Celui-ci sera comme le revers du précédent post. Nous traversons en effet l'Afrique australe et passons du Mozambique à l'Angola qui devient dans les années 70, le symbole des dernières luttes anti-coloniales et le thème de quelques magnifiques chansons très densément politiques à travers le monde.
Pile en face, de l'autre côté de l'Atlantique, le grand Jorge Ben consacre ainsi un morceau à imaginer l'intervention du redoutable Zumbi dos Palmares, leader d'une vaste révolte d'esclave au Brésil du XVIIe siècle, mobilisé pour donner un coup de main décisif aux Angolais insoumis. Il figure sur un étrange et très bel album concept consacré par ailleurs à l'alchimie : A Tabua de Esmeralda.
Rapprochons-nous très près de Luanda avec le non moins grand Docteur Nico dont l'African Fiesta dédie dès 1964 un morceau exaltant la lutte naissante pour l'indépendance angolaise ; curieusement le morceau est doté d'un titre espagnol.
Et passons enfin à la Jamaïque où Pablo Moses tout à son Revolutionnary Dream incite ses concitoyens à mettre un terme au plus vite aux violences politiques qui déchirent l'île et à diriger leur énergie martiale vers l'Afrique ancestrale pour venir en aide à leurs frères angolais.
Remarquons pour conclure que si la guerre de décolonisation entraîna à juste titre une large mobilisation internationale et donna naissance à quelques immenses chansons, les aléas encore plus destructeurs de la très longue guerre civile qui suivit, entre les différentes factions issues de la guerre anti-impérialiste, ne suscita à peu près aucun intérêt...